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Les cindyniques à la portée de tous
 

Contexte

A partir de la fin des années 1980, Georges-Yves Kervern a accompli un gigantesque travail de conceptualisation des notions de danger et de risque.


Parti de l’analyse, autant d’accidents et de catastrophes technologiques, que de risques naturels, moraux et financiers, ou de risques diffus comme les accidents domestiques, il va être à l’origine de la création des sciences du danger. Cette analyse, retracée dans « L’Archipel du danger » (G-Y Kervern, P. Rubise – Editions Economica 1991), met en exergue la notion de danger dont « l’homme a décuplé les sources ». En conséquence, avant de se confronter aux risques, faut-il « cerner le danger, c’est-à-dire l’identifier, pour pouvoir espérer en diminuer les conséquences négatives ».


Poursuivant leurs investigations, les auteurs considèrent que les études d’accidents font apparaître trois paramètres pouvant en être à l’origine : le produit, l’environnement et le comportement. Pour mener à bien toute prévention, il importe donc de « jouer avec cette trilogie ».


Or, aujourd’hui encore, nous constatons que si, en règle générale, les études de risque traitent relativement aisément des conséquences liées aux deux premiers paramètres, celui lié au comportement reste souvent ignoré. De plus, ces études se fondent sur les conséquences des dangers observables liés aux deux premiers paramètres. De ce fait, le modèle usuel de représentation graphique des conséquences engendrées par la transformation des dangers en risques ne s’appuie que sur deux critères :

 

- la probabilité de la survenue de l’événement observable qui va occasionner la transformation du danger en risque,

- la gravité des dommages engendrés.

 

Ce faisant, nous restons dans le domaine de l’observable en occultant la compréhension des facteurs comportementaux pour lesquels les évaluations traditionnelles en termes de probabilité et de gravité ne sont pas facilement cernables. Mais alors, quid des dangers indiscernables et des risques associés ?
Les cindyniciens vont donc, en priorité, s’attacher à décrire les dangers sous toutes leurs facettes qu’ils soient observables ou masqués en s’appuyant sur deux démarches :

 

- analyser attentivement les comptes rendus d’accidents et catastrophes qui font systématiquement apparaître des interrogations éthiques, philosophiques et déontologiques et les prendre en compte,

- décrypter l’inobservable en faisant appel à la théorie de la description issue des sciences de la mécanique quantique

 

Ces démarches permettent de faire évoluer le modèle technique de représentation graphique du risque. Progressivement, les critères techniques se sont enrichis grâce à l’apport des aspects de finalités, de valeurs et de règles, les critères techniques devenant relatifs aux données et modèles.

 

Les concepts cindyniques, fondés à partir de ces derniers éléments, ont fait l’objet de divers articles et livres dont la logique et la portée n’ont pas été facilement assimilées. De plus, le mode de présentation de ces concepts a induit l’idée que les cindyniques n’étaient applicables qu’à l’analyse post-accidentelle. De ce fait, les sciences cindyniques, mal comprises, ont souvent été décriées, voire rejetées.
L’IMdR considère que ces concepts méritent d’être mieux connus et appréciés, car ils permettent de décrire les dangers imperceptibles qui sont liés au comportement de chacun des réseaux d’acteurs intervenant dans un système ainsi que « leurs enchevêtrements qui font la complexité des sociétés humaines. » L’étude des risques psychosociaux devrait en être une illustration.

Objectifs

Le GTR se propose d'explorer les concepts cindyniques dans le but :

- de les rendre accessibles à tous ceux qui veulent utiliser cette approche pour mieux évaluer l’importance des potentiels de dangers existant au sein de tout type d’organisation,

- de montrer que ces concepts sont également utilisables en prévention,

- de poursuivre les travaux de G-Y Kervern qui considérait, avant de nous quitter, que « des progrès considérables restent à faire notamment dans la conceptualisation des transformateurs de situation ou des opérateurs de transformation de situation dont la trace constituent les événements non souhaités : incidents, accidents, catastrophes, apocalypse, etc .. »

 

Ce GTR a aussi l'ambition de :

- recréer un lieu d'échange autour des sciences cindyniques,

- favoriser les relations entre les secteurs intéressés par les approches cindyniques,

- développer la formation aux concepts cindyniques,

- inciter à la publication d’ouvrages à thématique cindynique.

Pistes et méthode de travail proposée

- Etablir l’état de l'art des pratiques dans les domaines cindyniques,

- Examiner les exemples où les concepts cindyniques peuvent être appliqués à titre préventif,

- Recenser les domaines où l’application des cindyniques est ou serait porteuse de solutions,

- Conceptualiser les transformations de situations de la position de danger à celle de risque.

Des compléments pourront être étudiés en fonction des demandes exprimées par les participants du groupe.

Produits attendus et public visé

Les produits attendus sont les suivants :

- Document de « vulgarisation » des concepts,
- Etude sur la transformation des situations de dangers à risques ; application au cas des risques psychosociaux,
- Réalisation d’une journée d’études IMdR,
- Proposition d’un programme de formation.

 

Tout membre de l’IMdR peut rejoindre un GTR en remplissant le formulaire de contact ici

 

 Animateur

Guy PLANCHETTE (IMdR)

 

 

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